semble y avoir une contradiction dans ces paroles : « Ma doctrine n’est pas la mienne, mais la doctrine de celui qui m’a envoyé. » S’il avait dit : Cette doctrine n’est pas la mienne, il n’y aurait eu aucune difficulté. Quelle est donc la doctrine du Père, si ce n’est le Verbe du Père ? Jésus-Christ est donc la doctrine du Père, s’il est le Verbe du Père. Mais comme le Verbe ou la parole doivent nécessairement avoir un auteur, Nôtre-Seigneur s’identifie avec sa doctrine, et déclare cependant qu’elle n’est pas de lui, parce qu’il est le Verbe du Père. Qu’y a-t-il de plus à vous que vous-même ? Et qu’y a-t-il de moins à vous que vous-même, si vous tenez d’un antre tout ce que vous avez ? En un mot, voici ce que le Sauveur a voulu dire : « Ma doctrine n’est pas de moi. » Ce qui revient à cette proposition : Je ne viens pas de moi-même. » Ces paroles renversent l’hérésie des Sabelliens, qui ont osé avancer que le Fils était le même que le Père, et qu’il y avait deux noms pour exprimer une seule chose. — S. Chrysostome : (hom. 49.) Ou bien encore, il dit : « Ma doctrine, » parce qu’il l’avait enseignée, et il déclare qu’elle n’est pas de lui, parce que c’était la doctrine du Père. Mais si tout ce qui appartient au Père lui appartient également, dès lors que cette doctrine est la doctrine du Père, elle devrait être la sienne ? Sans doute, mais en disant : « Elle n’est pas la mienne. » Il affirme énergiquement que son Père et lui n’ont qu’une seule et même doctrine ; comme s’il disait : Il n’y a aucune différence entre la doctrine de mon Père et la mienne ; et dans mes paroles comme dans mes actions, je fais en sorte qu’on ne remarque rien qui soit contraire, soit aux paroles, soit à la manière d’agir de mon Père. — S. AUG. (De la Trin., 1, 12.) Ou bien encore, il dit qu’elle est sa doctrine dans un sens, et qu’elle ne l’est pas dans un autre sens ; si on le
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