ignoraient ici, c’est l’enfantement virginal de sa mère, et sauf cette circonstance, ils connaissaient en Jésus tout ce qui avait rapport à son humanité. C’est donc avec raison qu’il leur dit : « Et vous savez qui je suis, et vous savez d’où je suis, » selon la chair, et cette forme humaine dont je suis revêtu, mais comme Dieu : « Je ne suis pas venu de moi-même, mais celui qui m’a envoyé est véritable. » — S. Chrysostome : (hom. 50.) C’est ainsi qu’il révèle les secrètes pensées de leur cœur : Je ne suis pas, semble-t-il leur dire, du nombre de ceux qui sont venus sans mission comme sans raison, celui qui m’a envoyé est véridique, et s’il est véridique, il m’a envoyé dans la vérité, et par conséquent celui qu’il a envoyé doit être également digne de foi. Il les convainc ensuite par leurs propres paroles. Ils disaient : « Lorsque le Christ sera venu, personne ne saura d’où il vient, » et il leur prouve qu’il est véritablement le Christ, parce qu’il vient du Père qu’ils ne connaissaient pas, comme il le leur reproche : « Et vous ne le connaissez pas. »
S. HIL. (de la Trin., 6) Est-ce que tout homme, bien qu’il ait reçu de Dieu une naissance qu’on peut appeler charnelle, ne vient pas de Dieu, selon l’opinion commune ? Comment donc le Sauveur peut-il nier que les Juifs sachent ce qu’il est, ou bien d’où il vient, s’il n’a ici dans l’esprit l’auteur même de sa nature ? Il fait voir la nature d’où il provient, en affirmant qu’ils ignorent d’où il vient. On ne peut ignorer, en effet, d’où vient ce qui est tiré du néant, car par là même qu’où sait que cette chose a été tirée du néant, on n’ignore pas le principe de son existence. Mais pour le Sauveur, ils ignorent ce qu’il est, parce qu’ils ignorent d’où il vient. Ce n’est point reconnaître le Fils, que de nier sa naissance éternelle, et on ne reconnaît point sa naissance quand on croit qu’il a été tiré du néant.