Ce qui les blessait au vif, c’est que le peuple glorifiait Jésus comme le Christ ; la violation du sabbat n’était que le prétexte qu’ils mettaient en avant. Ils n’osent cependant eux-mêmes s’emparer de sa personne, dans la crainte du danger qu’ils pourraient courir, et ils délèguent ce soin à leurs gardes, comme étant habitués à braver les dangers.
S. AUG. (Traité 31) Comme ils ne pouvaient se saisir du Sauveur contre sa volonté, leur mission n’eut d’autre effet que de les rendre témoins de ses enseignements : « Jésus donc leur dit : Je suis encore avec vous un peu de temps. » — S. Chrysostome : (hom. 50.) Ces paroles respirent une profonde humilité, ne semble-t-il pas leur dire : Pourquoi vous empresser de me mettre à mort ? attendez un peu de temps. — S. AUG. (Traité 31.) Ce que vous voulez faire actuellement vous le ferez, mais pas aujourd’hui, parce que je ne le veux pas, il me faut auparavant remplir l’objet de ma mission, et parvenir ainsi au temps de ma passion. — S. Chrysostome : (hom. 50.) Il calmait ainsi la fureur des plus audacieux, et excitait vivement l’attention de la partie du peuple plus zélée pour l’entendre, eu lui annonçant qu’il lui restait peu de temps pour profiter de ses enseignements. Remarquez qu’il ne dit pas : Je suis, mais : « Je suis avec vous, » c’est-à-dire, bien que vous me persécutiez, je ne cesserai de m’occuper de vos intérêts et de vous prodiguer les enseignements qui peuvent vous conduire au salut. Ces paroles qu’il ajoute : « Je m’en vais à celui qui m’a envoyé, » suffisaient pour les remplir d’effroi. — THEOPHYL. Il s’en allait à son Père, comme pour les accuser ; car en couvrant d’outrages l’envoyé, nul doute qu’ils n’aient également outragé celui qui l’a envoyé. — Bède : « Je m’en vais à celui qui m’a envoyé, » c’est-à-dire, je remonte vers