Mais comme cette sentence sévère : « Vous mourrez dans votre péché, » semblait tomber sur tous, et ôter toute espérance à ceux qui devaient croire en lui, il fait renaître l’espérance dans leur cœur, en ajoutant : « Car si vous ne croyez pas que je suis, vous mourrez dans votre péché. » Donc si vous croyez que je suis, vous ne mourrez point dans votre péché. — S. Chrysostome : (hom. 53.) En effet, si Notre-Seigneur est venu sur la terre pour effacer les péchés du monde, et si le péché ne peut être effacé que par le baptême, celui qui ne croit pas est nécessairement encore revêtu du vieil homme. Car celui qui refuse de mourir et de s’ensevelir spirituellement par la foi, mourra avec le vieil homme, et ne sortira de cette vie que pour souffrir les peines ducs à ses crimes. Aussi Nôtre-Seigneur disait-il : « Celui qui ne croit pas est déjà jugé, » non-seulement parce qu’il ne croit pas, mais parce qu’il sort de cette vie chargé des crimes dont il s’est rendu coupable. — S. AUG. (Traité 38.) Nôtre-Seigneur, en disant aux Juifs : « Si vous ne croyez pas que je suis, » sans rien ajouter, leur apprend une grande vérité ; c’est dans les mêmes termes que Dieu avait dit à Moïse : « Je suis celui qui suis. » (Ex 3) Mais comment entendre ces paroles : « Je suis celui qui suis ; » et ces autres : « Si vous ne croyez pas que je suis, » comme si les autres êtres n’existaient pas ? C’est qu’en effet, quelles que soient l’excellence et la perfection d’un être, dès lors qu’il est soumis à la loi de la mutabilité, il n’existe vraiment pas. L’être véritable ne peut se trouver là où il y a alternative de l’être et du néant. Examinez la nature des êtres soumis à la loi des changements, vous y trouverez le passé et le futur ; reportez votre pensée sur Dieu, vous trouverez cette seule chose, il est, sans qu’il soit possible de trouver de temps passé : si donc vous voulez
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