Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/60

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à la vie spirituelle. Tout homme qui a été autrefois ténèbres, l’a été comme l’apôtre saint Paul, tout en demeurant capable de devenir lumière dans le Seigneur. — (Hom. 2 sur div. suj.) Ou bien encore, dans un autre sens, la lumière des hommes, c’est Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, qui s’est manifesté lui-même dans la nature humaine à toute créature raisonnable et intelligente, et a révélé aux cœurs des fidèles les mystères de sa divinité qui le rend égal au Père ; ce que saint Paul exprime en ces termes : « Vous étiez autrefois ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur. » Dites donc : « La lumière luit dans les ténèbres, » parce que le genre humain tout entier était plonge, non par nature, mais par suite du péché originel dans les ténèbres de l’ignorance qui lui dérobaient la connaissance de la vérité ; or Jésus-Christ, après être né d’une Vierge, a brillé comme une vive lumière dans le cœur de tous ceux qui veulent le connaître. Il en est toutefois qui persistent à demeurer dans les ténèbres épaisses de l’impiété et de l’incrédulité, voilà pourquoi l’Evangéliste ajoute : « Et les ténèbres ne l’ont point comprise, » c’est-à-dire, la lumière luit dans les ténèbres des urnes fidèles, ténèbres qu’elle dissipe en faisant naître la foi et en conduisant à l’espérance. Mais l’ignorance et la perfidie des cœurs privés de la véritable sagesse n’ont pu comprendre la lumière du Verbe de Dieu qui brillait dans une chair mortelle. Telle est l’explication morale de ces paroles ; en voici le sens littéral : La nature humaine, en la supposant même exempte de péché, ne pourrait pas luire par ses propres forces, car de sa nature elle n’est pas lumière, mais capable seulement de participer à la lumière ; elle peut recevoir la sagesse, mais elle n’est pas la sagesse elle-même. L’air qui nous environne ne luit point par lui-même et ne mérite que