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Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/85

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L’Evangéliste nous élève bien au-dessus de cette gloire, au-dessus de toute nature et de toute gloire créée, et nous conduit jusqu’au faite de tous les biens. Or voici le sens de ses paroles : La gloire que nous avons vue n’est pas la gloire d’un prophète, d’un homme ordinaire, ni même d’un ange, d’un archange, ou de quelqu’une des puissances supérieures, mais c’est comme la gloire du dominateur lui-même, du roi, du Fils unique par nature. — S. GREG. (Moral., 18, 6.) En effet, dans les saintes Ecritures, les particules, de même, comme (sicut, quasi), n’indiquent pas toujours une simple ressemblance, mais quelquefois une parfaite identité, comme dans ces paroles : « Comme du Fils unique du Père. » — S. Chrysostome : (hom. 12 sur S. Jean.) Ceux qui ont vu un roi dans toute sa gloire et sa majesté, dans l’impuissance où ils sont de rendre comme ils le voudraient l’impression produite sur eux par tant d’éclat et de splendeur, s’expriment ordinairement de la sorte : Pourquoi vous en dirai-je davantage ? C’était comme un roi. Saint Jean s’exprime de la même manière : « Nous avons vu sa gloire comme, celle du Fils unique du Père. » Lorsque les anges apparaissaient, c’était toujours comme des serviteurs qui exécutent les ordres de leur maître ; mais le Fils de Dieu, quoique sous une forme humaine, se révèle comme étant le Seigneur. D’ailleurs, les créatures le reconnaissent comme leur Maître ; l’étoile, en appelant les mages à son berceau ; les anges, en annonçant sa naissance aux bergers ; l’enfant (Jean-Baptiste), en tressaillant dans le sein de sa mère. Le Père lui-même lui a rendu témoignage du haut des cieux, et le Paraclet en descendant sur lui lors de son baptême. Que dis-je, toute la nature a proclamé bien plus