Aller au contenu

Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comme figure, la seconde comme vérité. Jean-Baptiste parle de la sorte pour prouver aux Juifs qu’eux-mêmes n’étaient sauvés que par grâce, et que nous-mêmes, tous tant que nous sommes, nous ne pouvons arriver au salut par une autre voie. Ce fut donc une véritable grâce, et un acte de miséricorde que la loi qui fut donnée aux Juifs. Aussi l’Evangéliste, voulant faire ressortir la grandeur des dons qui ont été faits, ajoute : « La loi a été donnée par Moïse, mais la grâce, » etc. Il avait plus haut établi une comparaison entre Jésus-Christ et lui, en disant : « Il a été fait plus grand que moi. » Ici saint Jean fait cette comparaison entre Jésus-Christ et Moïse qui fut pour les Juifs l’objet d’une bien plus grande admiration que Jean-Baptiste. Et voyez quelle est ici sa prudence : Il n’établit pas la comparaison entre les personnes, mais entre les choses, et il oppose la grâce et la vérité à la loi, aussi bien que cette expression : « A été donnée, » à cette autre : « A été faite. » Il dit de la loi qu’elle a été donnée, c’était l’œuvre d’un serviteur qui transmet ce qu’il a reçu selon l’ordre qui lui a été imposé. Ces paroles, au contraire : « La grâce et la vérité ont été faites, » indiquent un roi qui remet tous les péchés par sa puissance, c’est ce que faisait Jésus : « Vos péchés vous sont remis (Mc 2, 9), et encore : « Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de remettre les péchés, » etc. (Mc 2, 10 et 11.) Vous voyez comme la grâce a été faite par Jésus-Christ, considérez comment la vérité nous est aussi venue de la même manière. Le don du baptême, le bienfait de l’adoption qui nous est donné par le Saint-Esprit, et une multitude d’autres dons sont les preuves et les fruits de la grâce. Quant à la vérité, nous comprendrons mieux comment elle est venue par Jésus-Christ, si nous avons une connaissance parfaite des figures de la loi ;