Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/135

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le supplice de la croix, l’univers entier devait se convertir, connaître et adorer le nom de Dieu, ce qui était autant la gloire du Fils que du Père, mais Jésus ne dit rien de ce qui lui était personnel.


« Et une voix vint du ciel : Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore. » — S. GREG. (Moral., 28, 2.) C’est par le ministère d’un ange que Dieu fit entendre ces paroles, puisque rien ne parait aux yeux, et qu’on entend seulement une voix qui vient du ciel. Comme en parlant du haut des cieux, Dieu, voulant être entendu de tous, s’est servi pour cela de l’intermédiaire d’une créature raisonnable. — S. AUG. (Traité 52.) « Je l’ai glorifié, » avant la création du monde, « et je le glorifierai encore » lorsqu’il ressuscitera d’entre les morts ; ou bien encore, je l’ai glorifié, lorsqu’il est né d’une Vierge, lorsqu’il a fait une multitude de miracles, lorsque l’Esprit saint est descendu sur lui sous la forme visible d’une colombe ; et je le glorifierai de nouveau lorsqu’il ressuscitera d’entre les morts, lorsqu’il sera exalté comme Dieu au-dessus des cieux, et que sa gloire éclatera sur toute la terre.


« Or, la foule qui était là et qui avait entendu, disait : C’est le tonnerre. » — S. Chrysostome : Cette voix était claire, et le sens de ces paroles facile à comprendre, mais elle ne fit qu’une impression fugitive sur des esprits grossiers, charnels et indolents. Les uns ne firent attention qu’au son de la voix, les autres avaient bien remarqué que c’était une voix articulée, mais ils n’en savaient pas encore le sens, et c’est d’eux que l’Evangéliste ajoute : « D’autres disaient : Un ange lui a parlé. »


« Jésus répondit : Ce n’est pas pour moi que cette voix est venue, c’est pour vous. » — S. AUG. Cette voix n’apprenait donc point au Sauveur