Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/150

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paroles que j’ai dites prendront le rôle d’accusateur, et enlèveront toute excuse. C’est pour cela qu’il ajoute : « La parole que j’ai annoncée, le jugera. » Et quelle est cette parole ? Celle que je n’ai point dite de moi-même, mais qui est la parole de mon Père, qui m’a envoyé ; car c’est lui qui m’a prescrit, par son commandement, ce que je dois dire, et comment je dois parler. Toutes les vérités qu’il leur annonçait étaient donc dans leur intérêt, et aussi pour les rendre inexcusables s’ils refusaient d’y croire.


S. AUG. Or, le Père n’a point donné au Fils un commandement qu’il n’avait pas auparavant ; car tous les commandements du Père émanent de la sagesse du Verbe, qui est le Verbe du Père. Nôtre-Seigneur dit que ce commandement lui est donné parce que celui à qui il est donné n’existe pas de lui-même. Donner au Fils ce sans quoi il n’a jamais été Fils, c’est engendrer le Fils, qui n’a jamais cessé d’exister. — THEOPHYL. Comme le Fils est le Verbe du Père, et qu’il révèle et qu’il explique dans toute leur vérité ce qui est dans l’intelligence du Père, il dit qu’il a reçu le commandement qui lui prescrit ce qu’il doit dire, et commentai doit parler. C’est ainsi que notre parole, lorsque nous voulons dire la vérité, ne fait qu’énoncer ce que la pensée lui suggère.


« Et je sais que son commandement est la vie éternelle. » — S. AUG. Si donc le Fils est la vie éternelle, et que la vie éternelle soit le commandement du Père, quelle conclusion tirer de ces paroles, si ce n’est : Je suis le commandement du Père ? Ainsi lorsqu’il ajoute : « Ce que je dis donc, je le dis selon que mon Père me l’a enseigné, » il ne faut pas l’entendre dans ce sens que Dieu ait adressé une parole extérieure à son Verbe. Le Père a donc parlé au Fils de la même manière