Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prêtres et les officiers du temple, sur les moyens de le leur livrer. » Il était donc au pouvoir de Judas, lorsqu’il vint se mettre à table avec Jésus, mais après qu’il eut reçu ce morceau de pain, Satan entra en lui, non plus comme pour tenter un homme qui lui fût étranger, mais pour posséder plus pleinement celui qui lui appartenait déjà. — ORIG. Il était juste, à mon avis, qu’après que ce morceau de pain lui l’ut présenté, il perdit le bien dont il était indigne et qu’il croyait posséder, et qu’ainsi dépouillé de ce bien, le démon pût entrer plus facilement dans son âme.


S. AUG. Il en est qui disent : Est-ce qu’un morceau de pain pris sur la table du Seigneur, a pu avoir pour effet de livrer à Satan l’entrée du l’âme de ce perfide disciple ? Nous répondons que nous devons apprendre par là avec quel soin nous devons éviter de recevoir les grâces du ciel dans de mauvaises dispositions, car si Dieu traite si sévèrement celui qui ne discerne pas (c’est-à-dire, qui ne distingue pas des autres aliments) le corps du Seigneur, quelle sera la condamnation de celui qui, sous les dehors de l’amitié, s’approche de sa table avec un cœur hostile ?


« Et Jésus lui dit : Ce que vous faites, faites-le vite. » On ne peut dire avec certitude à qui s’adressent ces paroles, car Notre-Seigneur a pu dire également à Judas ou à Satan : « Ce que vous faites, faites-le vite, » en provoquant, pour ainsi dire, son ennemi au combat, ou en pressant le traître disciple d’aider à l’accomplissement du mystère, qui devait être le salut du monde, et dont il pressait l’exécution, loin de vouloir la retarder. — S. AUG. Toutefois, il ne commande pas le crime, il le prédit simplement, non point pour hâter la perte de son