S. AUG. Ce fut donc l’âme de Pierre qui souffrit la mort qu’il offrait de souffrir dans son corps, mais dans un sens différent de celui qu’il pensait ; car avant la mort et la résurrection du Seigneur, il mourut par son renoncement, et ressuscita par ses larmes. — S. AUG. (De l’Acc. des Evang., 2, 2.) Le renoncement dr Pierre, dont nous venons de parler, nous est raconté non-seulement par saint Jean, mais par les trois autres évangélistes, bien que tous ne le placent pas dans les mêmes circonstances ; car saint Matthieu et saint Marc le rattachent au discours qui suivit la sortie du Sauveur de la maison où il avait mangé la pâque ; tandis que saint Luc et saint Jean le placent avant qu’il en fût sorti : mais il nous est facile de comprendre ou que les deux premiers évangélistes en ont parlé par récapitulation, ou les deux derniers par anticipation. On serait peut-être plus fondé à admettre, en voyant les discours variés et les affirmations différentes du Seigneur, rapportées par les Evangélistes, que sous l’impression de ces paroles, Pierre a fait le serment téméraire de mourir pour son Maître ou avec son Maître, et qu’ainsi il a renouvelé trois fois cet engagement en divers endroits du discours du Sauveur, de même que Jésus lui a répondu, à trois reprises différentes, qu’il le renierait trois fois avant le chant du coq.