Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/224

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l’Esprit saint ne doit ni souffrir la mort comme lui, ni se séparer d’eux. Et pour éloigner de leur esprit, la pensée d’une nouvelle incarnation qui rendrait le Saint-Esprit visible à leurs yeux, il ajoute : « L’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point. » — S. AUG. Cet Esprit saint est une des personnes de la sainte Trinité, et la foi catholique le proclame consubstantiel et coéternel au Père et au Fils.


S. Chrysostome : Il l’appelle l’Esprit de vérité, parce que c’est lui qui nous révèle le sens des figures de l’Ancien Testament ; le monde ici, ce sont les méchants ; et voir, c’est connaître avec certitude, parce que la vue est le plus clair de tous les sens.


Bède : Remarquez encore qu’en appelant l’Esprit saint l’Esprit de vérité, il prouve en même temps qu’il est son Esprit. De même encore lorsqu’il enseigne que cet Esprit est donné par le Père, il déclare par là même qu’il est l’Esprit du Père, et que par conséquent l’Esprit saint procède du Père et du Fils.


S. GREG. (Moral., 5, 19 ou 20, dans les anc. ex. ) Dès que l’Esprit saint remplit un cœur, il excite en lui un ardent désir des biens invisibles. Mais comme les cœurs des mondains n’ont d’amour que pour les biens extérieurs, le monde ne peut recevoir cet Esprit, parce qu’il est incapable de s’élever jusqu’à l’amour des choses invisibles. En effet, plus les âmes mondaines s’étendent et s’élargissent au dehors par leurs désirs, plus elles se resserrent et deviennent étroites pour recevoir ce divin Esprit.


S. AUG. Nôtre-Seigneur déclare que le monde (c’est-à-dire ceux qui aiment le monde), ne peuvent recevoir l’Esprit saint, comme si nous