Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/263

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les vérités qu’il sait leur devoir un jour révéler avec cette plénitude de science, dont saint Paul a dit : « Alors je connaîtrai comme je suis connu. » (1 Co 13, 12.) Car de même que nous attendons l’immortalité de la chair et le salut éternel de nos âmes, nous espérons également la révélation et la connaissance de toutes les vérités que le Fils unique a entendues de son Père. — S. GREG. (hom. 27 sur les Evang.) Ou bien, toutes ces choses qu’il a entendues de son Père, et qu’il a voulu faire connaître à ses serviteurs, ce sont les joies que la charité répand dans nos âmes, et les fêtes éternelles de la patrie céleste que Dieu imprime tous les jours dans nos cœurs par les aspirations de son amour, car l’amour que nous avons pour les biens célestes, nous en donne déjà la connaissance, parce que l’amour est lui-même une espèce de connaissance. Il leur a donc fait tout connaître, parce qu’il les avait arrachés à tous les désirs de la terre pour les faire brûler du feu de l’amour divin. — S. Chrysostome : (hom. 77 sur S. Jean.) Ou bien encore, toutes ces vérités sont celles qu’ils devaient apprendre et savoir. Nôtre-Seigneur dit qu’il a entendu, et nous montre par-là qu’il ne dit rien qui ne soit entièrement conforme à la volonté de son Père.




S. GREG. Mais que celui qui parvient à cet honneur insigne d’être appelé l’ami de Dieu, se garde bien d’attribuer à ses mérites les dons célestes qu’il reçoit, car poursuit le Sauveur : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis. » — S. AUG. (Tr. 86 sur S. Jean.) Quelle grâce ineffable ! Qu’étions-nous, en effet, avant d’avoir choisi Jésus-Christ, si ce n’est des enfants d’iniquité et de perdition ? Nous n’avions pas encore cru en lui, pour mériter par notre foi d’être choisis par lui, car s’il avait choisi ceux qui ont cru, il aurait donc choisi ceux qui déjà l’avaient choisi. Loin donc d’ici les