Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/287

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voici la raison : « Je ne vous ai pas dit ces choses dès le commencement, parce que j’étais avec vous, » c’est-à-dire, vous étiez sous ma garde, vous pouviez m’interroger quand vous vouliez ; tous les efforts de vos ennemis se concentraient sur moi ; il était donc inutile de vous en parler tout d’abord, mais au moins si je ne l’ai pas fait, ce n’est pas que j’ignorais que ces épreuves dussent arriver.




S. AUG. (Tr. 94 sur S. Jean.) Selon les trois autres évangélistes, Nôtre-Seigneur fit cette prédiction avant la cène, tandis que saint Jean la place après la cène. Ne peut-on pas résoudre cette difficulté, en disant que les trois premiers évangélistes font observer que sa passion était proche, lorsqu’il fit ces prédictions ? Il ne les fit donc pas dès le commencement qu’il était avec eux. Cependant saint Matthieu rapporte que le Sauveur prédit ces événements, non-seulement aux approches de sa passion, mais encore dès le commencement. Comment donc expliquer ces paroles : « Je ne vous les ai pas dites dès le commencement, » etc., si ce n’est en faisant une exception pour les choses qu’il attribue ici à l’Esprit saint, et qu’il ne leur a pas fait connaître dès le commencement, par exemple qu’il devait leur être envoyé et rendre témoignage, lorsqu’ils seraient persécutés. En effet, il était alors au milieu d’eux, et sa présence seule était pour eux une véritable consolation. Mais lorsque le moment vint de les quitter, il devait leur annoncer la venue de l’Esprit saint, qui, en répandant dans leurs cœurs la charité de Dieu, leur donnerait le courage de prêcher hautement le Verbe de Dieu. — S. Chrysostome : (hom. 78 sur S. Jean.) Ou peut dire encore qu’il leur avait prédit les persécutions qu’ils devaient endurer, mais non pas que leur mort serait regardée comme une œuvre agréable à Dieu, ce qui devait être pour eux un sujet d’étonnement extraordinaire ; ou bien encore, il leur annonça dès le commencement,