Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/309

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parce qu’en effet, la femme à laquelle Jésus-Christ nous compare, se réjouit beaucoup plus de l’enfant qu’elle doit mettre au monde, qu’elle n’est triste des douleurs actuelles qu’elle ressent. — ALCUIN. Mais lorsqu’elle a mis au monde son enfant (c’est-à-dire, lorsqu’ayant triomphé de toutes ses épreuves, elle arrive à recueillir les palmes de la victoire), elle ne se souvient plus des douleurs qui ont précédé, tant est grande la joie de la récompense qui lui est donnée, en effet de même qu’une femme se réjouit d’avoir mis un homme au monde, ainsi l’Église est remplie d’une juste allégresse, en voyant le peuple des fidèles qu’elle a enfanté à la vie éternelle. — Bède : Il ne doit point nous paraître étrange d’entendre parler de la naissance de celui qui sort de cette vie, car de même qu’on dit de celui qui sort du sein de sa mère pour voir cette lumière sensible, qu’il naît à la vie ; ainsi on peut dire de celui qui, délivré des liens de la chair, est élevé jusqu’à la contemplation de la lumière éternelle, qu’il naît à une nouvelle vie, et c’est pour cela que les fêtes des saints sont appelées les anniversaires, non de leur mort, mais de leur naissance.




ALCUIN. Nôtre-Seigneur dit à ses Apôtres : « Je vous verrai de nouveau, » c’est-à-dire, je vous prendrai avec moi, ou bien : « Je vous verrai de nouveau, » c’est-à-dire, j’apparaîtrai de nouveau à vos regards, « et votre cœur se réjouira. » — S. AUG. (Traité 1) L’Église enfante maintenant par ses désirs le fruit de tous ses travaux, elle l’enfantera alors par la contemplation, elle enfantera par conséquent un enfant mâle, parce que tous les devoirs de la vie active se rapportent à ce fruit de la contemplation ; le seul fruit vraiment libre est celui qu’on recherche pour soi, et qui ne se rapporte pas à un autre, la vie active lui est subordonnée, car toutes les bonnes œuvres se rapportent