Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bien auparavant. En effet, Nathanaël, Joseph d’Arimathie, et un grand nombre d’autres, dont saint Jean dit qu’ils crurent en Jésus-Christ, n’étaient pas alors avec lui. Je ne parle pas du vieillard Siméon, de la prophétesse Anne, de Zacharie, d’Elisabeth, du saint Précurseur, parce qu’on pourrait me répondre qu’il n’était pas besoin de prier pour ces saints personnages, qui étaient sortis de cette vie avec de grands mérites, ce que l’on peut dire également de tous les anciens justes. Quant aux premiers, il faut admettre que leur foi en Jésus-Christ n’était pas encore aussi parfaite qu’il la voulait. Ce ne fut qu’après sa résurrection, lorsque l’Esprit saint eut éclairé l’ignorance et fortifié la faiblesse des apôtres, que la foi des autres atteignit toute sa perfection. Mais la difficulté existe encore pour l’apôtre saint Paul, qui déclare qu’il a été fait apôtre non de la part des hommes, ni par un homme, et le bon larron, qui crut en Jésus-Christ, alors qu’on vit défaillir, dans les docteurs, leur foi, encore si imparfaite. La seule solution que nous puissions donner, c’est de dire que la parole des apôtres c’est la parole de foi qu’ils ont prêchée dans le monde. Notre-Seigneur l’appelle leur parole, parce qu’ils en ont été les premiers et les principaux organes, car depuis longtemps ils l’annonçaient par toute la terre, quand Paul la reçut lui-même par une révélation particulière de Jésus-Christ, et c’est encore cette même parole qui était le fondement de la foi du bon larron. Notre divin Rédempteur a donc compris dans sa prière tous ceux qu’il a rachetés, ceux qui vivaient alors comme ceux qui ne devaient exister que dans la suite. —(Traité 112) Quel était l’objet ou le motif de cette prière ? Le voici : « Afin