Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/399

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à la question qu’il avait faite demandait du temps, et qu’il fallait au plus tôt arracher Jésus à la fureur des Juifs ; et c’est pourquoi il sort de nouveau du prétoire pour parler aux Juifs. — ALCUIN. Ou peut-être encore il n’attendit pas la réponse, parce qu’il était indigne de l’entendre.




« Et il leur dit : Je ne trouve en lui aucun crime. » Il ne leur dit pas : Puisqu’il est coupable et digne de mort, donnez-lui sa grâce à l’occasion de la fête ; il proclame d’abord son innocence, puis il les prie, du reste, s’ils ne veulent point le délivrer à cause de son innocence, de le faire en considération de la fête : « C’est la coutume, parmi vous, que je vous accorde, à la fête de Pâques, la délivrance d’un criminel, » etc. — Bède : Cette coutume n’était pas prescrite par la loi, elle venait d’une ancienne tradition des Juifs ; qui, en souvenir de leur délivrance d’Égypte, délivraient chaque année un criminel à la fête de Pâques. Pilate emploie donc à leur égard le langage de la persuasion : « Voulez-vous que je vous délivre le Roi des Juifs ? » — S. AUG. On ne pouvait arracher de son cœur que Jésus fût le Roi des Juifs, il semble que la vérité elle-même, qu’il avait demandé a connaître, l’eût gravée dans sou cœur comme elle le fit écrire sur l’inscription de la croix.




THEOPHYL. La réponse de Pilate, qui justifie Jésus de toute accusation, est admirable, et c’est en vain que les Juifs cherchent à le travailler, en lui représentant le Sauveur comme ayant désiré la royauté, car le représentant des Romains n’aurait jamais acquitté et mis en liberté un homme qui se serait déclaré roi en face de la puissance des empereurs romains. Lors donc, qu’il leur dit : « Délivrerai-je le Roi des Juifs ? » il proclame publiquement l’innocence de Jésus, et plaisante