Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/405

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la cruauté des persécuteurs pourrait inventer contre eux ; c’est ainsi que le royaume qui n’était pas de ce monde triomphait de ce monde superbe, non pas en livrant des combats sanglants, mais en souffrant avec patience et humilité.




S. Chrysostome : Pilate, dans l’espérance que la vue de ces sanglants outrages mettrait un terme à la fureur des Juifs, leur présente Jésus couronné d’épines : « Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs : Voici que je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune cause de mort. » — S. AUG. Nous avons ici une preuve que ce ne fut pas à l’insu de Pilate que les soldats exercèrent ces actes de cruauté, soit qu’il les ait ordonnés, soit qu’il les ait simplement permis, pour le motif que nous avons indiqué plus haut, afin que ses ennemis pussent boire à longs traits ces sanglants outrages, et éteindre ainsi la soif qu’ils avaient de son sang, « Jésus sortit donc portant une couronne d’épines et un manteau d’écarlate. » Il parait, non pas dans l’éclat de la royauté, mais au milieu des opprobres dont il est rassasié. « Et Pilate leur dit : Voilà l’homme ; » c’est-à-dire, si vous portez envie au roi, épargnez du moins celui que vous voyez si profondément humilié, et que toute votre envie s’apaise et tombe devant cet excès d’ignominie.




Versets 5-8.



S. AUG. ( Traité 116 sur S. Jean.) L’envieuse fureur des Juifs contre