Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/408

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vérité, et que son royaume n’était pas de ce monde ; son devoir était donc de résister courageusement à ses ennemis, et de le délivrer ; mais au contraire il se laisse entraîner par les injustes fureurs des Juifs : Jésus ne lui fait donc aucune réponse, parce que les questions de Pilate n’étaient pas sérieuses. D’ailleurs ses œuvres lui rendaient un témoignage assez éclatant, et il ne voulait point triompher de ses accusateurs par ses discours et par l’habileté de ses moyens de défense pour montrer qu’il était venu volontairement pour souffrir.




S. AUG. Ce silence de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, dans plusieurs circonstances, est rapporté par tous les évangélistes. Jésus se tait, en effet, devant le prince des prêtres, devant Hérode et devant Pilate lui-même. Il accomplit ainsi pleinement cette prophétie : « Il est demeuré dans le silence, sans ouvrir la bouche, comme un agneau est muet devant celui qui le tond, » (Is 53) en ne répondant pas à ceux qui l’interrogent. Il a répondu, sans doute, à plusieurs des questions qui lui étaient faites, cependant la comparaison de l’agneau reste vraie pour les circonstances où il n’a pas voulu répondre ; ainsi sou silence est une preuve, non de sa culpabilité, mais de son innocence, et il a été devant ses juges, non comme un coupable convaincu de ses crimes, mais comme un innocent, immolé pour les péchés des autres.




S. Chrysostome : Jésus, continuant de se taire, « Pilate lui dit : Vous ne me parlez pas, ignorez-vous donc que j’ai le pouvoir de vous crucifier et le pouvoir de vous délivrer ? » Voyez comme Pilate est lui-même ici son propre juge. En effet, si tout dépend de vous, pourquoi ne délivrez-vous pas celui en qui vous ne trouvez aucune cause de mort ? Après que Pilate eut ainsi prononcé sa propre condamnation, Jésus