Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

parents cherchent à s’opposer à nos intérêts spirituels, nous ne devons pas même les connaître ; mais aussi lorsqu’ils n’y mettent aucun obstacle, nous devons leur donner de préférence aux autres tous les témoignages d’affection qu’ils peuvent désirer. C’est ce que fait Jésus. « Jésus ayant donc vu sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, il dit à sa mère : Femme, voilà votre Fils. » — Bède : Saint Jean se donne à connaître par l’affection que Jésus avait pour lui, non pas sans doute qu’il en fût aimé à l’exclusion des autres, mais parce qu’il était l’objet d’une affection plus particulière qu’il devait à sa virginité. En effet, il était vierge lorsqu’il fut appelé par Jésus, et il demeura vierge toute sa vie.




S. Chrysostome : Quel magnifique témoignage d’honneur le Seigneur donne à son disciple ! Mais une sage modestie lui fait garder le silence sur cet honneur dont il est l’objet. Si en effet il avait voulu s’en prévaloir, il eût fait connaître le motif de l’affection que Jésus avait pour lui, motif qui devait se rattacher à une cause d’un ordre supérieur. Le Sauveur ne dit rien autre chose à saint Jean ; il ne le console pas dans sa tristesse, parce que ce n’était pas le temps de faire de longs discours de consolation. Sa mère reçoit de lui une marque d’honneur non moins remarquable. Dans la tristesse profonde où elle était plongée, il fallait lui chercher un appui et un soutien pour remplacer Jésus, qui allait la quitter ; il la confie donc lui-même à son disciple, afin qu’il en prenne soin ; « Ensuite il dit à son disciple : Voici votre mère. » — S. AUG. (Traité 119 sur S. Jean.) C’était l’heure dont Jésus, avant de changer l’eau eu vin, avait dit à sa mère : « Femme, qu’y a-t-il entre vous et moi ? Mon heure n’est pas encore venue. » Au moment de faire une œuvre toute divine, il semble repousser comme lui étant inconnue la mère, non pas de sa divinité,