car ils paraissent ne pas croire que l’eau ait coulé du côté du Sauveur. Essaiera-t-on de dire qu’il restait encore un léger principe de vie dans le corps de Jésus, ce qui explique le sang qui sortit de son côté ; mais l’eau qui en sort maintenant est une preuve sans réplique qu’il était mort. Aussi l’Evangéliste prend-il soin d’ajouter : « Et celui qui l’a vu en rend témoignage. » — S. Chrysostome : C’est-à-dire, il ne l’a point appris des autres, il était présent, il en a été le témoin oculaire ; « et son témoignage est véritable. » Il fait cette réflexion à l’occasion de ce nouvel outrage fait au corps du Sauveur, et non après le récit de quelque prodige extraordinaire pour fixer davantage l’attention. Eu s’exprimant de la sorte, il ferme aussi par avance la bouche des hérétiques, prédit les mystères que l’avenir devait dévoiler, et arrête ses regards sur le trésor inépuisable qu’ils renferment.
« Et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. » — S. AUG. Celui qui a vu ce miracle le sait, et son témoignage doit servir d’appui à la foi de celui qui ne l’a pas vu. Saint Jean confirme par deux-témoignages de l’Ecriture les deux faits dont il atteste la vérité. Après avoir dit : « Ils ne brisèrent point les jambes à Jésus, » il ajoute : « Ces choses se sont faites afin que cette parole de l’Ecriture fût accomplie : Vous ne briserez aucun de ses os, » etc. (Ex 12, 46.) C’est ce qui était recommandé à ceux qui, dans l’ancienne loi, célébraient la pâque par l’immolation d’un agneau, qui était la figure de la passion du Sauveur. Saint Jean avait dit aussi : « Un des soldats ouvrit son côté avec une lance, » et à l’appui il cite cet autre témoignage : « Il est dit encore dans un autre endroit de l’Ecriture : Ils jetèrent leurs regards sur celui qu’ils ont percé ; » (Za 12, 11) ; prophétie