Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/59

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pour démontrer sa divinité, ils viennent lui dire : « Si vous êtes le Christ, dites-le nous ouvertement, » tant ils sont dominés par l’esprit de contradiction. Remarquez encore quelle haine dans ces paroles : « Si vous êtes le Christ, dites-le nous ouvertement. » Mais Jésus parlait toujours en public, il assistait à toutes les grandes solennités, et ne disait rien en secret. Ils commencent toutefois par un langage plein de flatterie : « Jusques à quand tiendrez vous notre âme en suspens ? » pour le provoquer et le faire tomber dans un piège. — ALCUIN. Ils reprochent à celui qui était venu sauver les âmes de tenir leur âme en suspens et dans l’incertitude.


S. AUG. Ils cherchaient à obtenir du Sauveur cet aveu : « Je suis le Christ, » et comme ils n’avaient du Christ que des idées tout humaines, et qu’ils ne comprenaient point sa divinité prédite par les prophètes, s’il leur avait répondu qu’il était le Christ, ils l’auraient accusé d’usurper la puissance royale d’après la croyance où ils étaient que le Christ devait sortir de la race de David. — ALCUIN. Ils pensaient donc à le livrer au gouverneur pour le faire punir comme usurpateur du pouvoir de l’empereur Auguste, mais Nôtre-Seigneur leur répond de manière à fermer la bouche des calomniateurs, à faire connaître aux fidèles qu’il est vraiment le Christ, et à dévoiler les mystères de sa divinité à ceux qui ne l’interrogeaient que sur son humanité : « Jésus leur répondit : Je vous parle et vous ne me croyez point. » — S. Chrysostome : (hom. 61.) Comme ils paraissaient vouloir se rendre à l’évidence seule de ses paroles, eux que tant d’œuvres miraculeuses n’avaient pu persuader, il confond leur malice et semble leur dire : Si vous ne croyez pas à mes œuvres, comment croirez-vous à mes paroles ? et il leur