Page:Arène - Œuvres, 1884.djvu/144

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comme je me suis guéri de Reine ; seulement fais mieux que Brutus, et n’attends pas une blessure mortelle pour reconnaître que l’amour n’est qu’un nom comme la vertu ! »

Je disais cela avec des gestes magnifiques, et je me cambrais plus fier que jamais dans le scepticisme en papier d’argent dont je m’étais fait une cuirasse.

Par malheur, au beau de mon discours, n’aperçois-je pas un corset de Roset sur le coin du lit ?

Oh ! le charmant écrin à renfermer la plus adorable des poitrines ! Figurez-vous un mignon corset de satin rose taillé en cœur derrière et devant, haut de deux doigts sur les côtés comme une ceinture ; un galant corset, corset adolescent, corset de luxe et de parade, un de ces corsets qui font rire et qui n’ont d’autre utilité au monde que de rappeler tout de suite qu’on pourrait très bien se passer d’eux !

Pour une goûte de plus le vase déborde, et Jean-des-Figues, à ce moment, était un vase plein de larmes. Que voulez-vous, c’est bête à dire ; mais en reconnaissant près du sein gauche, dans la soie, une imperceptible éraillure, cela me produisit un drôle d’effet ; il me revint une foule de choses : que cette éraillure était de la veille, que Roset riait beaucoup, que la soie rose avait un peu craqué… alors toute ma douleur éclata.

— « Regarde, Nivoulas, regarde ce corset ! »