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(août 1875) ; Le Char à l’Opéra-Comique (en collaboration avec A. Daudet — 1878).

En 1876, Jean des Figues est réimprimé chez l’éditeur Fasquelle (Paris) sous le titre La Gueuse Parfumée avec d’autres nouvelles (Le Clos des Ames, Le Canot des Six Capitaines, Le Tor d’Entrays, La Mort de Pan). Puis paraissent successivement la Vraie Tentation de Saint-Antoine, contes de Noël (1879), Au bon Soleil (1881), Paris Ingénu (1882), Vingt Jours en Tunisie, Les Ogresses. Enfin, il publie chez l’éditeur Lemerre (Paris) deux volumes charmants, l’un La Chèvre d’Or, actuellement épuisé, puis les Contes de Paris et de Provence auxquels nous avons emprunté les récits donnés dans notre petit volume.

P. Arène mourut en 1896, usé par la vie parisienne.

P. Arène est un conteur adroit et un ironiste alerte. Son style est vif, facile à comprendre, quelquefois un peu travaillé, mais toujours clair. Il a choisi ses sujets un peu partout, mais c’est surtout dans l’analyse des types du Midi qu’il a le mieux réussi. S’il manie l’humour avec légèreté et bonheur (Les Haricots de Pitalugue, Le Canot des Six Capitaines) il est particulièrement remarquable comme inspiration et comme style, lorsqu’il parle de sa chère terre provençale. Il a des accents à lui pour rendre les aspects divers de son sol natal ; il sait donner à chaque détail l’épithète juste, pittoresque, neuve. On sent en le lisant qu’il a compris toute la poésie de cette Provence, de cette "gueuse parfumée" dont il note les frissons, les senteurs, les caprices, les nuances, aux jours de grand soleil et d’ouragan.

P. Arène est un sincère, un artiste parfois un peu hésitant, mais toujours délicat.

C. R.-D.