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Page:Arène - Contes de Provence, 1920.djvu/26

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CONTES DE PROVENCE

de sabre, ce qui rendait toute espèce de liens parfaitement inutiles.

Alors, pensant aux dernières paroles de Tardive :

« Maintenant que me voilà sans bras ni jambes, espérons que notre porte aura bientôt des clous d’or. »

Et les bons Sarrasins n’en revenaient pas, massacré comme il était, de le voir sourire.

La tartane accosta sous les remparts d’une ville blanche, autour de laquelle il y avait une plaine de sable, un cimetière sans mur et un petit bois de palmiers.

Jean Bénistan, prenant son parti des lois de la guerre, croyait qu’on allait le mettre à mort ou tout au moins le faire esclave. Mais le roi de ces Barbaresques, superbe vieillard à longue barbe, voulut d’abord qu’on le guérît ; après quoi, plein d’admiration pour son courage, il lui proposa d’être pacha, ce qui, là-bas, signifie général.