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CONTES DE PROVENCE

Là-dessus, M.. Cougourdan sortit du bois, et se mit à descendre vers le champ de Pitalugue, ne pouvant résister au désir de voir les haricots de plus près.


Au même moment, comme l’ombre aiguë du Puy lapinier, tombant juste sur un trou de roche qu’on nomme le cadran des pauvres, marquait trois heures, Pitalugue leva la tête et vit venir la Zoun, sa femme, qui lui apportait à goûter. Il rajusta sa culotte et sa taillole, alla se laver les mains à la fontaine, heurta violemment, pour en détacher la terre collée, ses fortes semelles à clous contre la pierre du bassin, puis s’assit à l’ombre d’une courge élevée en treille devant sa cabane, prêt à manger, le couteau ouvert, le fiasque et le panier entre les jambes.

« Té ! Zoun, regarde un peu si on ne dirait pas M. Cougourdan.

— Bonjour, la Zoun, bonjour, Pitalugue ! » nasilla gracieusement l’usurier ;