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Page:Arène - Contes de Provence, 1920.djvu/52

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CONTES DE PROVENCE

la distance, s’enfonçait dans la chair du jeteur de sorts.

« Ça marche, murmurait tante Dide ; encore une brassée de bois, et tout à l’heure le gueusard va venir nous demander grâce.

— Il sera bien reçu ! » répondait la bande.

Cependant l’astucieux Pitalugue, que tout ceci amusait fort, n’avait pu s’empêcher d’aller en souffler un mot à ses amis de la haute ville ; et ce fut, dans tout Pertuis, une grande joie quand le bruit se répandit qu’au Portail-des-Chiens, pour désensorceler les haricots, la tribu des Pitalugue faisait bouillir.

Or, les Pitalugue faisant bouillir, la tradition voulait qu’on envoyât quelqu’un se faire assommer par les Pitalugue.

Ce quelqu’un fut M. Cougourdan ! Niez après cela la Providence.

Conduit par son destin, M. Cougourdan eut l’idée fâcheuse de s’arrêter