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Contes de Provence

de coton, comme un bon gendarme qui va livrer au repos du soir, mais sanglé d’un baudrier, coiffé d’un tricorne et prêt à traquer le délinquant, malgré les ténèbres, d’ailleurs relatives, dont une nuit d’août transparente couvrait les collines et les champs autour du village de Roquevaire.

Ils partirent, marchant côte à côte, sans parler.

Quand ils eurent dépassé les dernières maisons, quand Roquevaire ne fut plus sur le fond bleu du ciel piqué d’innombrables étoiles qu’une masse noire que dominaient la tour carrée et la cage en fer travaillée à jour de l’horloge municipale, dans cette cage onze heures sonnèrent, notes d’argent dans le grand silence.

« Ainsi nos gaillards sont au plant de Font-Sèche ?

— Oui, brigadier.

— Tous les quatre ?

— Comme toujours.