Page:Arène - Contes de Provence, 1920.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
Contes de Provence

litique. En effet le sentier bordé de murs en pierres sèches par où évidemment, car il n’y avait que celui-là, les rôdeurs avaient pris la fuite, menait droit au Mas de l’Agasse. Or, ce Mas de l’Agasse appartenait au sieur Baculas, tueur de tourdres, bon vivant, qui aimait par farce à faire courir les gendarmes et que les gendarmes avaient à l’œil un peu à cause de cela, et aussi, quoiqu’on fût en république, à cause de ses opinions scandaleusement avancées.

Pincer Baculas, quelle joie !

« On verra voir, » se dit le brigadier.

Et, son plan dressé, sa résolution prise, il s’endormit du sommeil des justes.

Le lendemain, beau jour de dimanche, le brigadier, rasé de frais, coquet dans sa petite tenue, avec l’air aimable et l’allure d’un guerrier point méchant qui se promène pour son plaisir, se dirigea, dès que le soleil fut assez haut, du côté du Mas de l’Agasse.