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Page:Arène - Contes de Provence, 1920.djvu/92

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CONTES DE PROVENCE

il fallait toute l’ingéniosité native des Provençaux en général et des Roquevairois en particulier… Inutile de chercher à deviner, brigadier, puisque vous n’êtes pas de Roquevaire.

« Voici d’ailleurs succinctement la manière dont s’organisent, entre Roquevairois initiés, ces petites expéditions nocturnes.

« On part quatre, à la queue leu leu, d’un pas uniforme, comme hier vous avez pu nous voir faire ; et, l’un dissimulant une lanterne sourde, le second portant un tambour, le troisième un arrosoir et le quatrième un panier de taille, on va se perdre sous les oliviers. Aux endroits propices, l’homme à la lanterne démasque sa lanterne, et, d’un coup de poignet rapide, en promène vivement la lueur sur le sol ; l’homme au tambour exécute un sourd roulement, l’homme à l’arrosoir arrose en mesure. Trompé par ce simulacre d’éclair suivi de tonnerre et de pluie, le naïf escargot