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Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/104

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FRIQUETTES ET FRIQUETS

peut-être plumes et fleurs ! à qui la patronne, suivant l’usage, offrait, pour célébrer sa fête, le régal d’une après-midi de promenade et de congé.

Aux sons d’un orchestre improvisé — deux musiciens ambulants recrutés le long du chemin — avec des cris, avec des rires, ces demoiselles dansaient entre elles.

Leur profil futé, leur regard noir, leur façon de dévisager, nous firent penser aux mésanges, aux mésanges de M. Landa.

— Elles n’ont pas l’air malheureux ! dit Pierre.

— Cependant la chaînette est là et le ruban d’acier sous l’aile. Un instant elles se croient libres ; mais demain les attend Paris, le pain à gagner, la misère.

— Ces pauvres petites croqueuses de cervelles de hannetons !…

Sur quoi émus un peu, avec je ne sais quelle crainte de trop nous laisser attendrir, Pierre me mena goûter l’eau de la fontaine Sainte-Marie.