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LE PARFUM

l’on eût dit un tas de neige sur le fond de sable étoilé de grains de mica que l’eau qui sourd faisait danser.

Puis, comme le soleil baissait, Marius dit à la lavandière :

— Pourriez-vous, mademoiselle, m’indiquer le chemin qui mène au Mesnil ?

— Le Mesnil ! mais c’est notre village. Vous irez tout droit en suivant l’eau, jusqu’à rencontrer le grand peuplier. Après, vous prendrez sur la gauche et apercevrez les maisons.

Marius dormit mal au Mesnil, si toutefois c’est mal dormir que d’avoir un sommeil léger, traversé d’agréables songes.

La chambre d’auberge était claire et blanche, très suffisamment confortable, et rustique suffisamment. Un soupçon de lune nouvelle éclairait, riant par les vitres. Au dehors, doux mais perceptible, passait à intervalles réguliers le bruit monotone et berceur de la brise dans les feuillages.

Pourtant, Marius dormit mal.

Un arome indéfinissable, évocateur de souvenirs, ramenait malgré lui, vers Paris, le