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FRIQUETTES ET FRIQUETS

cherchant le moyen de faire tenir un infini de délices dans le petit quart d’heure qui leur reste.

D’autres s’attablent aux terrasses des cafés, heureux d’arborer le premier cigare dans les spirales duquel apparaît vaguement, comme sur une estampe japonaise, tout un avenir d’espérance et de gloire.

D’autres enfin, les plus hardis, tournent brusquement le bec de cane d’une des innombrables brasseries multicolores où — par une combinaison faite pour contenter les ambitieux rêves d’amour que se forge la jeunesse sans offusquer trop sa timidité — de grandes filles aux cheveux roux portent sur une robe de duchesse le tablier blanc des servantes.

Je ne déteste pas le collégien !

Prenant la Vachette ou la Source pour des Alhambras, croyant voir autour de la tignasse ébouriffée des Hébés du Tir Cujas ou de la Cigarette le nimbe d’or que l’adoration des siècle a posé sur le front de Laure et de Béatrix, le collégien revêt d’idéal toutes sortes d’humbles joies dont notre morose vieillesse ne veut plus voit que l’intime vulgarité.