main d’un jour où Isménie se grisa, la pauvre innocente, d’un travers de doigt de clairet :
Enfant naïve qui te soûles,
Comme les grives en été,
D’un grain de raisin becqueté,
Viens en cette île, loin des foules.
Là, sur un gazon velouté,
Ô nymphe de Seine ! tu roules
Tes menus flots avec gaîté.
Nous entendrons glousser les poules ;
Les rainettes et les oiseaux,
Dans le bois, sous les vertes eaux,
Chanteront toute la vesprée.
Et…
— Parfait, La Feuillaume, mais achève !
— Hélas ! je comptais mener à bien le dernier tercet en flânant aux bois de Meudon, promenade convenue avec Isménie, car seules Isménie et la nature m’inspirent. Ce matin j’arrive chez la belle :
— Partons-nous ?
— Non, Coquelicot, par pour aujourd’hui ! répondit Isménie visiblement désolée.
— Pas pour aujourd’hui ? Tu m’étonnes…
— Rien à faire, j’attends mon vieux.