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L’ESTURGEON


— Goûte-moi ce caviar.

— Du caviar ? Jamais…

— Tu as tort. Ce caviar ressemble peu à l’affreux cambouis que des empoisonneurs patentés offrent en tartines aux clients dans les restaurants à la mode. Ceci est le véritable caviar frais des bouches du Volga, d’où il a dû arriver, pas plus tard qu’hier, par des voies extraordinairement rapides. Et tu peux t’en fier à moi ; car, quoique aiment les condiments exotiques à la folie, je ne mange jamais de caviar que dans trois maison : ici, chez la belle madame F… et chez l’illustre docteur C…, l’une jadis maîtresse et l’autre médecin d’un