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FRIQUETTES ET FRIQUETS

qu’un se précipita vers l’escalier pour commander de nouveaux bock.

— Oui, voilà ! je serai assez réjoui de mon œuvre si je trnais la fin. Seulement, comme vous voyez, la fin manque. J’ai beau descendre dans mon Moi, cette fin ne me requiert point.

— Mais du tout, Lagremuse, je trouve au contraire ta fin superbe. L’indéterminé de la musique exprime à souhait précisément l’indéterminé de la vie. Sait-on jamais quand il faut commencer à rire ou quand on a fini de pleurer ?

— N’importe ! soupirait Lagremuse, pendant que les mains se tendaient vers lui, j’aurais désiré tout de même boucler ça, conclure…

Et positivement navré, ses cheveux rejetés en arrière, tout en remettant à son annulaire une bague, que, par un geste sans prétention, familier aux grand virtuoses, il avait, avant de commencer, négligemment posée sur l’acajou vibrant du piano, Lagremuse leva les yeux vers le plafond, comme font les penseur et les poètes quand, d’instinct et pour obéir à