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FRIQUETTES ET FRIQUETS

authentique et fier descendant des héros à quatre pattes que nos ancêtres montagnards lançaient, alors qu’il traversa les Alpes, sur les éléphants d’Annibal.

Car, deux mille ans avant que les Prussiens en eussent l’idée, chez nous on dressait des chiens de guerre.

L’ami Jean ne répondit rien.

Grognon et mal convaincu, il gardait en face de Brennus un visage immobile, froid, comme durci par la rancune, cependant que, tout du long étendu, la tête allongée entre les pattes, le bon Brennus, de ses bon yeux quêteurs d’affection et de caresses, le considérait tristement :

— Tu vois, Jean, que Brennus a de la peine ; et ce que tu fais n’est pas bien. Si au moins vous vous expliquiez, si tu lui apprenais sa faute.

— Volontiers ! et ce ne sera pas long. Brennus, le bon Brennus, ton incomparable Brennus, sans le vouloir, sans le savoir, je te fais cette concession, vient de me brouiller avec ma maîtresse.

— Je me demande comment Brennus…