Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/67

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L’HOMME AUX BARDANES


Si dans un salon demeuré ingénu, comme il s’en conserve quelques spécimens en province, salon fidèle aux vieilles mœurs où l’on pratiquerait le jeu innocent des préférences, une jeune fille me demandait : « Quelle est la plante que vous aimez le mieux ? » je répondrais sincèrement, au risque de paraître prosaïque ou paradoxal : — « Mademoiselle, c’est la bardane. »

Oui, la bardane, Dieu me préserve de m’en dédire ! la bardane, modeste acanthe que n’immortalisa point le ciseau grec, mais dont on retrouve les feuilles charnues, avec leurs robustes nervures et leurs souples enroulements, dans les chapiteaux sculptés de nos