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FRIQUETTES ET FRIQUETS

Et les Parisiens sagement s’approvisionnent, avant de prendre leur billet ; et c’est un spectacle touchant que de voir débarquer, devers Chaville et Viroflay, ces familles de braves gens qui, pour que le printemps ne chôme pas, apportent des bouquets à la campagne.

La petite Hermance fit mieux.

Vous n’avez pas connu Hermance ?… Mes compliments ! car ceci prouve que vous ne dépassez pas cinquante ans.

Qu’il me soit permis néanmoins de m’attendrir à ce souvenir de jeunesse.

Hermance, qu’on appelait plutôt Mancette, était la fidèle compagne de mon ami Jacques, un bon géant, lequel exerçait, non sans éclat, le noble métier de peintre paysagiste.

Jacques peignait peu ; mais en revanche, après dix ans et plus d’études assidues, il était devenu de première force dans tous les exercices d’adresse et tous les talents d’agrément qui distinguent le paysagiste du commun des hommes et des peintres.

C’est-à-dire que, levé avant l’aurore et sur pied jusqu’au jour failli, toujours en quête de