La fontaine date à peine de quatre cents ans, et n’est point contemporaine du trésor.
D’ailleurs, — un enfant y eût songé tout de suite, — d’après le livre de raison, le nom de fontaine de la Chèvre d’Or s’appliquant au petit monument dressé pour les ermites, ne saurait signifier grand’chose ; car évidemment on ne l’a appelée ainsi que par extension, en souvenir du rocher dit : « de la Chèvre » d’où descend la vraie source, la source mère.
En tout cas, trouver le rocher est facile.
Les tuyaux, depuis quatre siècles, s’étant crevés en maints endroits, je n’ai qu’à suivre une demi-heure durant, le long de la pente aride, cette ligne verte tracée sur le sol par les consoudes et les prêles, plantes dont la présence révèle le voisinage de l’eau ; et me voilà sur un plateau semé de débris, restes probables de quelque château-fort, en présence d’un bloc calcaire, figuré bizarrement, au pied duquel, cristalline, la source s’épanche.
Ce plateau, irrégulièrement quadrangulaire, accessible du côté par où s’en va la source, a pour fossés, des trois autres côtés, une falaise à pic que couronnent encore des restes de murailles.