Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/127

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guère entendre sur le tard l’aigre aboi de son chien Guerrier et le bruit de ses souliers ferrés dans les pierrailles.

D’ailleurs, brave homme, et respecté comme on respecte les puissances !

Un jour, Peu-Parle m’a parlé.

Je lui avais offert du tabac pour en bourrer sa pipe que, faute d’argent, il suçait à vide. L’attention le toucha, nous causâmes.

— « Alors vous êtes venu pour le trésor ?… Ne dites pas non ; je parle peu, mais j’entends bien et je descends quelquefois au village… Venu même de très loin, paraît-il. Bon ! le trésor du roi de Majorque vaut bien qu’on fasse quelques lieues.

— Du roi de Majorque ?

— Eh ! oui, un ancien roi arrivé par mer, qui plus tard fut obligé de fuir… Vous savez ces choses mieux que moi et me faites bavarder. Mais n’importe ! Peu-Parle s’appelle Peu-Parle, il ne conte que ce qu’il veut, il a tout deviné l’autre jour en vous voyant regarder l’ombre.

« Que vous a fait la Chèvre d’Or ? Pourquoi ne pas la laisser tranquille sur sa montagne ?