Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/14

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de vérité, à réduire en vaine fumée les illusions de ce passé dont le reflet pourtant reste ta seule joie ; je le vois d’ici, et je devine la compatissante ironie qui, durant une minute, va éclairer ton numismatique profil.

Tel que tu me connais, devenu douteur par raison, guéri des beaux enthousiasmes et déshabitué de l’espérance, je suis très sérieusement occupé à la recherche d’un trésor.

Oui ! ici, en Provence, dans un pays tout de lumière et de belle réalité, aux horizons jamais voilés, aux nuits claires et sans fantômes, je rêve ainsi, éveillé, le plus merveilleux des rêves.

Folie ! vas-tu dire. Rassure-toi. Bientôt ta sagesse reconnaîtra qu’il me faudrait être fou pour renoncer à ma folie. Car le trésor en question est un trésor réel, palpable, depuis plus de mille ans enfoui, un vrai trésor en or et qui n’a rien de chimérique. Bien que comparable aux amoncellements de joyaux précieux et de frissonnantes pierreries dont l’imagination populaire s’éblouissait au temps des Mille et Une Nuits, aucun génie, aucun monstre ne le garde et bientôt il m’appartiendra.