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Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/141

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nom même et celui de Norette avaient été plusieurs fois prononcés.

— « En ma qualité de pécheur, continuait patron Ruf, toujours au soleil, sur l’eau luisante, je n’ai guère l’habitude de voir dans le noir. Pourtant, à force de m’arrondir les yeux en faisant comme font les chats, je finis par distinguer, au milieu d’une demi-douzaine de sacripants qui écoutaient silencieux, un vieux monsieur à lévite, l’air d’un escamoteur ou d’un notaire, et un jeune homme qui me tournait le dos et que je ne reconnus pas d’abord.

— « Il faut en finir, disait le jeune homme, après tout, le particulier en question veut nous voler, et les voleurs, ça se supprime. »

« À quoi le vieux monsieur répondait :

— « Sans doute ! quand nous aurons touché la mise de fonds et si la chose devient nécessaire. J’estime, en attendant, qu’à tout hasard, nous ferions mieux d’avoir, avec nous, celui dont il s’agit.

— « Puisqu’il ne veut pas ?

— « Il voudra peut-être.

— « Eh bien ! non. C’est moi maintenant qui ne voudrais plus s’il voulait. »