Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/147

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mal vêtus l’un que l’autre, faits tous deux comme des brigands ; et sa veste en velours à côtes peut affronter la comparaison avec ma jaquette de gros cadis.

N’importe, béni soit Galfar ! Sans Galfar, sans ses jalousies, j’ignorerais encore Norette.

Et Norette ! comme il serait bon, savoureux d’avoir à soi, à soi tout seul, cette âme neuve.

Je me sens au cœur une sensation de délicieuse fraîcheur, sensation presque physique, en me rappelant sa rougeur ingénue, quand je lui offris le bouquet, et le subit frémissement de sa petite poitrine passionnée.

S’imaginer qu’on vous aime est le commencement de l’amour. Norette m’aimant, il me semble que je ne pourrai plus m’empêcher d’aimer Norette.

Mais comment savoir ? Je crois avoir trouvé le moyen.

Patron Ruf s’en retourne demain. Je me mettrai en route avec lui, ainsi que la loyauté l’ordonne.

Mais si Mlle Norette s’obstinait à me retenir, si elle avouait… Alors, dame ! Je n’aurais qu’à laisser faire le destin. Ma conscience sera tran-