Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/155

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J’avais bien remarqué ses extases devant Norette, son empressement à la servir, et son trouble mal dissimulé, le jour de lessive, à l’aspect des fleurs offertes par moi.

Ganteaume doit être coupable.

Je l’ai fait comparaître. Il est venu, l’air repentant, la mine basse.

— « Holà ! maître Ganteaume, lui ai-je dit, est-ce ainsi qu’on comprend ses devoirs de page ? Et pensez-vous que j’autoriserai une personne de ma suite à nouer de coupables intrigues dans la maison qui nous offre l’hospitalité ? »

La solennité d’un tel début achève de décontenancer le misérable. C’est en sanglotant qu’il avoue toute une série de méfaits.

Pendant que je le croyais occupé à rouler les ruelles du Puget-Maure en compagnie des galopins de son âge, à pêcher la truite au torrent, ou à dénicher, capture rare, quelque couvée de merles de roches, Ganteaume, ambitieux déjà, rêvant de plus hautes destinées, entreprenait, pour son compte, la conquête de la Chèvre d’Or.

Il s’est lié avec Peu-Parle. Ce vieux fou l’ho-