moi destinée, l’autre destinée à patron Ruf. Comme troisième part, Ganteaume se contentait du bonheur d’épouser Norette et de vivre éternellement auprès d’elle.
C’est avec l’espoir de plaire à Norette que, d’après les conseils de Peu-Parle, il avait imaginé le galant envoi de bouquets dont Norette me fait honneur.
Mais Ganteaume comprend désormais combien tout cela est irréalisable. Il a renoncé à Norette silencieusement, sans se plaindre, dès qu’il a vu qu’elle m’aimait.
Et maintenant, meurtri par l’écroulement de son rêve, il me supplie de le garder, de ne pas le renvoyer à patron Ruf.
La joie est mère d’indulgence : je pardonne à mon rival de douze ans.
Il essuie ses larmes, il me remercie.
Mais Norette, visiblement, lui tient au cœur, et la blessure saigne encore.
Hélas ! qui eût imaginé que Ganteaume, l’infortuné Ganteaume, serait la première victime de cette capricieuse Chèvre d’Or ?