les couteaux posés près de chaque joueur, sur la table, selon l’usage.
Galfar a également amené un âne surnommé Saladin, comme son prédécesseur, à l’intention de Saladine, et qu’il loge au fond du couloir, dans son écurie, en compagnie des trois Piémontais. Un bon petit âne, à poil brun, inconscient, j’en suis sûr, du rôle double que Galfar lui fait jouer.
Car Galfar a intenté un procès au malheureux M. Honnorat pour qu’on répare, à frais communs, le passage d’âne, sous prétexte que le pavé gondole et que Saladin a le sabot tendre ; puis, le procès gagné, c’est Saladin qui, dans les ensarris de sparterie à califourchon sur son bât, doit aller chercher au torrent le sable et les cailloux roulés.
Maintenant Saladin, par le sentier pendant, sous l’étroite porte de ville, fait philosophiquement le va-et-vient pour la restauration, imaginée en son honneur, mais dont il se fût bien passé ; et les paveurs pavent, prenant leurs aises, sans se presser, comme gens au contraire désireux de faire durer la besogne.
Notre demeure, si paisible, est devenue inhabitable.