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« GUEITO  ! »

En levant la tête, j’aperçois, au-dessus de moi, le village, le château Gazan, sa tour carrée, de vieux murs revêtus de lierre, et, pour piédestal, portant tout cela, une pyramide en gradins d’étroits jardins superposés.

— Mais un seul jardin m’intéresse, celui là-haut, où, se détachant sur le ciel clair, passent et repassent des ombres inquiètes.

J’ai bien fait, d’ailleurs, de me hâter.

À peine arrivé, trois des ombres enjambent le mur, et prudemment se laissent couler le long du roc ; une quatrième suit portant, celle-là, quelque chose comme un fusil en bandoulière.

— « Ecco, signor ! »

Aussitôt rejoints, les trois Piémontais, car c’était eux, remettent je ne sais quoi à Galfar et s’empressent de détaler, le dos tourné au village, sans regarder derrière eux, roulant du talon dans les cailloux, s’embarrassant les jambes dans les genêts et dans les myrtes.

Ils disparaissent. Galfar, rassuré et désormais certain que c’est eux qu’on soupçonnera, s’assied sur le bord du chemin, tire de l’énorme poche transversale formant sac dans le dos de