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LE DERNIER SECRET DE NORETTE

dessus le collier, de sorte que, avoir l’une des parts sans posséder l’autre, c’était tout comme n’avoir rien.

C’est ainsi, concluait le naïf document, que dame Guiraude, volontiers, perdit le secret de la Chèvre, le destin des femmes dans notre famille étant, dit un proverbe, de maintenir leurs maris pauvres, par faute de trop les aimer.


En me voyant sortir de la serre, par le vitrage de laquelle il lui était facile de m’épier, Norette, pourtant attristée, n’a pu s’empêcher de sourire.

Pourquoi ? Aurais-je été sa dupe ? Se serait-elle, par besoin de malice féminine, et pour jeter sur notre ingénu roman d’amour un vague reflet d’héroïsme, simplement amusée de moi à propos de la Chèvre d’Or ?

Bien des détails qui, maintenant, me reviennent en mémoire, son sourire, la découverte du fragment de parchemin, précisément dans un endroit où Norette savait bien que je le trouverais un jour ou l’autre, pourraient le faire supposer.

Mais non !