Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/44

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cou. Je cherchai vainement la clochette. Plus lourde, elle avait dû rebondir et rouler dans un creux, où, parmi les pierres, riait un peu d’eau.

La chèvre était loin, elle courait. Piqué au jeu, intéressé par le mystère, je me mis à courir aussi, sans trop buter pourtant : maintenant nous suivions une manière de chemin ! Et j’étais déjà tout près d’elle, quand, sous la lune se levant, d’un dernier saut, comme par miracle, je la vis soudain disparaître dans la masse même du roc qui semblait barrer le vallon.

En même temps, au-dessus de moi, à cinquante pieds, j’entendis un bruit de voix, un son d’angelus ; et, levant la tête, je m’aperçus, au déchiquetage des toits sur le ciel, à la silhouette des gens causant accoudés en haut d’une terrasse, que ce que j’avais pris pour un roc, était probablement un village.

— « Holà ! criai-je, est-ce ici le Puget ?

— Ici même, vous n’avez qu’à suivre le sentier, monter l’escalier et passer la porte. »

Je suivis un étroit sentier que continuaient, mauvais aux pieds, des degrés taillés dans la pierre. Je passai sous un portail bas, veuf de